On est équipés pour relever le défi : Ce que nous ont appris dans les dix années de mise en œuvre de programmes complets et inclusifs sur la DSSR des jeunes en RDC
Ce que nous a appris notre accompagnement des jeunes de Kinshasa
Les jeunes de Kinshasa, troisième plus grande ville d’Afrique, ne sont pas étrangers à l’adversité. Plus de la moitié de la population de Kinshasa a moins de 22 ans et le taux de chômage des jeunes âgés de 16 à 24 ans est estimé entre 50 et 70 %. Les jeunes femmes de Kinshasa ont des taux élevés de grossesses non désirées, sont moins susceptibles d’utiliser une méthode contraceptive que les femmes plus âgées et sont plus susceptibles d’avoir subi un avortement à risque. Bien que les données soient limitées, les informations disponibles suggèrent qu’environ 20 % de la population de la RDC vit avec un handicap et que les personnes handicapées sont confrontées à des obstacles importants pour accéder aux services de santé de la reproduction.
On est confronté à l’un de nos plus grands défis de nos jours
En janvier de cette année, un conflit de longue date a éclaté dans l’est de la RDC, entraînant une recrudescence de la violence et des troubles civils dans la région et des manifestations violentes dans plusieurs parties du pays, y compris Kinshasa. Cette dernière flambée de violence est survenue pendant une période où le gouvernement américain, principal bailleur de fonds humanitaire de la RDC avec environ 70 % du financement humanitaire total du pays, a retiré de nombreux programmes dans le début de l’année.
Suite à cette perte des financements américains, il y une baisse considérable des produits essentiels de la santé de la reproduction arrivant au pays. Les services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH sont également suspendus dans certaines régions du pays, y compris les programmes ciblés destinés aux adolescentes et aux jeunes femmes. Chez Pathfinder, IHP-PROSANI a été clôturé, un projet qui appuyait des services intégrés de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile à plus de 6 millions de personnes dans 9 provinces sur les 26 de la RDC. Le pays commence seulement à quantifier l’ampleur des conséquences de ce déficit, mais chaque jour nous ressentons déjà ses effets.
Comment le projet DSSR Ado-Jeunes nous a préparés au moment actuel
Et pourtant, nous savons bien ce que c’est que de surmonter l’adversité. Travailler dans des environnements difficiles aux côtés de personnes confrontées à des épreuves vous apprend à connaître votre propre résilience. Cela vous apprend également la capacité collective des individu.e.s à persévérer et à se développer face à l’adversité.



Depuis 2015, Pathfinder RDC a le privilège unique d’accompagner les jeunes dans trois des communes parmi les plus défavorisées de Kinshasa : Masina 1, Matete et Ngiri-Ngiri. Grâce au généreux soutien de la Fondation David et Lucile Packard, nous avons mis en œuvre Droits en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes à Kinshasa (DSSR Ado-Jeunes), un projet décennal en six phases visant à répondre aux besoins DSSR des jeunes défavorisés de ces trois communes. Au cours des dix dernières années, les objectifs généraux de notre projet sont restés inchangés :
- Améliorer la qualité et l’accès aux services de santé de la reproduction et de soins complets d’avortement pour les jeunes
- Améliorer l’environnement psychosocial afin de réduire les obstacles à l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive
- Plaider en faveur de modifications de la politique nationale sur la santé reproductive pour une mise en œuvre effective du Protocole de Maputo déjà ratifié
Et dans le cadre de ces objectifs généraux, notre programmation a évolué à chaque phase du projet afin de mieux répondre aux besoins émergents des jeunes surtout pendant une période où les exceptions légales à l’accès aux soins d’avortement se sont élargies.
Nous avons aidé une jeune fille de 15 ans confrontée à une grossesse non désirée. Elle a participé au projet pilote de réduction des méfaits liés à l’avortement à risque en 2016, à une époque où le Protocole de Maputo n’était pas encore opérationnel en RDC.
Nous avons accueilli des jeunes comme Edith Matondo, étudiante et membre active de la Fondation Mwimba Texas qui défend les droits des personnes vivant avec l’albinisme, au sein du comité consultatif des jeunes du projet, afin de garantir que les besoins des jeunes handicappé.e.s soient activement pris en charge par les activités DSSR Ado-Jeunes.
Et nous avons écouté les jeunes de la communauté des sourd.e.s de Kinshasa lorsqu’ils ont demandé une formation en langue des signes de base dans le cadre du programme de mentorat et de formation des prestataires, afin de leur permettre d’offrir des consultations confidentielles sans avoir recours à un interprète.
Ce que nous avons appris
Notre expérience dans le cadre du projet DSSR Ado-Jeunes nous a rendus humbles : nous avons beaucoup appris des jeunes que nous pensions guider et soutenir. Si nous devions résumer nos leçons apprises en trois points principaux, ce serait les suivants :
- Écoutez les jeunes et répondez à l’évolution de leurs besoins. Ce n’est que quand on vit ces valeurs au quotidien que les jeunes font confiance au projet et voient le personnel comme de véritables partenaires dans la réalisation d’objectifs communs.
- Un modèle de financement flexible et durable est un facteur clé de la réussite d’un projet, car il permet de l’adapter en temps réel à l’évolution des besoins des jeunes et des politiques en matière d’avortement. Même des financements modestes peuvent contribuer grandement à améliorer la vie des jeunes, à condition que le financement soit régulier et durable et que le mécanisme de financement soit suffisamment souple pour rester centré sur les jeunes et adapté au contexte.
- Planifiez la durabilité dès le lancement du projet. DSSR Ado-Jeunes comprenait une phase complète de mise en œuvre consacrée à l’élaboration et au déploiement d’un plan de durabilité. Cela a donné au personnel du projet et aux responsables gouvernementaux le temps et les ressources nécessaires pour transférer la mise en œuvre du projet au ministère de la Santé, garantissant ainsi la poursuite des approches efficaces au-delà de la durée du projet.
Et pour la suite ?
Notre apprentissage ne s’arrête pas là. Nous sommes ravies de présenter le résumé de héritage de DSSR Ado-Jeunes, qui met en évidence les principales approches, les réalisations et les histoires d’impact pour les six phases du projet. Nous partageons également nos 10 principales leçons apprises, dans l’espoir qu’elles seront utiles aux bailleurs de fonds et aux responsables de mise en œuvre alors que nous entrons dans cette nouvelle ère pour la santé mondiale.
La communauté mondiale de la santé est-elle confrontée à des défis considérables ? Absolument. Mais grâce à des projets comme DSSR Ado-Jeunes, nous savons que nous sommes prêtes—tout comme les jeunes que nous soutenons—à relever les défis qui nous attendent.
Rejoignez-nous et investissez dans la jeunesse de Kinshasa, l’une des populations touchées par la perte des fonds américains et qui recèle un savoir-faire et un potentiel considérables.
Pour plus d’informations, consultez-le résume de l’héritage de DSSR Ado-Jeunes en anglais et en français.
DSSR Ado-Jeunes: 10 Years of Youth-Centered, Inclusive SRHR Programming in DRC
What Walking Alongside Kinshasa’s Young People Taught Us
Young people in Kinshasa—Africa’s third largest city—are no strangers to adversity. More than half of Kinshasa’s population is under the age of 22; the unemployment rate among youth aged 16–24 is estimated between 50–70%. Young women in Kinshasa have high rates of unintended pregnancy, are less likely to use contraception compared to older women, and are more likely to have had an unsafe abortion. Though data are limited, available evidence suggests approximately 20% of people in the DRC live with a disability—and those with disabilities face significant barriers to accessing reproductive health services.
We are facing one of our greatest challenges yet
In January of this year, a longstanding conflict erupted in eastern DRC, leading to increased violence and civil unrest in the region and violent protests in several parts of the country, including Kinshasa. This latest surge in violence came as the United States Government (USG)—DRC’s largest humanitarian funder making up an estimated 70% of the country’s total humanitarian funding—withdrew many programs at the start of the year.
As a result of this loss of USG funding, there has been a significant decline in the supply of essential reproductive health supplies arriving in the country. HIV prevention, testing, and treatment services have also been suspended in some parts of the country, including targeted programming to reach adolescent girls and young women. For Pathfinder, IHP-PROSANI was terminated, a project that strengthened integrated reproductive, maternal, newborn, and child health services for over 6 million people across 9 of DRC’s 26 provinces. The country is only beginning to quantify the extent of the consequences of this funding shortfall, but we are already feeling its effects daily.
How DSSR Ado-Jeunes has prepared us for this moment
And yet, we are no stranger to working through adversity. Working in challenging environments alongside those in hardship teaches you about your own resilience. It also teaches you about people’s collective capacity to persevere and grow in response to difficulty.



Since 2015, Pathfinder DRC has had the unique privilege of walking alongside young people in three of Kinshasa’s least-served communes: Masina 1, Matete, and Ngiri-Ngiri. With generous support from the David and Lucile Packard Foundation, we implemented Droits en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes à Kinshasa (DSSR Ado-Jeunes), a 10-year, 6-phase project addressing the SRHR needs of disadvantaged young people in these three communes. Over the past decade, our overarching project objectives did not waver:
- Improve quality and access of reproductive health and comprehensive abortion care for young people
- Improve the psychosocial environment to reduce barriers to accessing care
- Advocate for changes to national reproductive health policy and true implementation of the already-ratified Maputo Protocol
And within these overarching objectives, our programming evolved with each project phase to better meet emerging youth needs, especially as legal exceptions for providing abortion care expanded.
We supported a 15-year-old girl facing an unwanted pregnancy. She participated in the unsafe abortion harm reduction pilot in 2016, a time when the Maputo Protocol had not yet been operationalized in the DRC.
We welcomed young people like Edith Matondo, a student and active member of the Mwimba Texas Foundation that advocates for the rights of people with albinism, to sit on the project’s youth advisory board, ensuring the needs of young people with disabilities were actively considered and addressed by DSSR Ado-Jeunes activities.
And we listened to young people in Kinshasa’s deaf community when they asked for provider training in basic sign language as part of the project’s mentorship and training package for providers, allowing them to offer confidential consultations without the need of an interpreter.
What we learned
Our experience under DSSR Ado-Jeunes humbled us: we learned so much from the young people we thought we would guide and support. If we had to distill learnings to just three main takeaways, they would be:
- Listen to youth and be responsive to evolving needs. It is only when we live out these values daily that young people develop trust in the project and see staff as true partners in achieving common objectives.
- A flexible and sustained funding model is a key driver of project success, allowing project adaptations in real-time as youth needs and abortion policy evolved. Even modest funding amounts go far in improving young peoples’ lives—as long as funding is consistent and sustained, and the funding mechanism is agile enough to remain youth-centered and context-driven.
- Plan for sustainability from project onset. DSSR Ado-Jeunes included an entire phase of implementation dedicated to sustainability plan development and roll-out. This gave project staff and government officials the time and resources to transfer project implementation to the Ministry of Health, ensuring successful approaches continue beyond the life of the project.
What’s next
Our learning doesn’t stop there. We are delighted to present the DSSR Ado-Jeunes legacy brief that highlights key approaches, achievements, and stories of impact for all six project phases. We also share our top 10 takeaways, with the hope they are helpful to donors and implementers as we enter into this new era for global health.
Are we facing considerable challenges as a global health community? Certainly. But we know from what we’ve learned from projects like DSSR Ado-Jeunes that we—and the young people we support—are equipped for the challenges that lie ahead.
Join us and invest in Kinshasa’s youth, a population heavily impacted by the loss of USG funds and in whom incredible expertise and potential lies.
For more information, read the DSSR Ado-Jeunes legacy brief in English and French.

