Récap, réflexions et ressources de « Qui n’a pas la parole ? Briser les barrières linguistiques dans le domaine des DSSR »
Par Shani Turke, rédactrice technique senior francophone, Pathfinder International
Lors d’une conférence internationale sur la santé sexuelle et reproductive en 2022, un chercheur francophone a commencé sa présentation en disant « Je suis désolé, je parle français ».
Bien que la conférence ait promis des services d’interprétation, le chercheur a appris cinq minutes avant sa présentation que l’interprétation ne fonctionnait pas. Étant le seul francophone d’un panel de quatre personnes, de nombreux.se.s participant.e.s anglophones ont quitté la salle lorsqu’il a commencé son intervention. Après la session, un participant francophone s’est tourné vers son collègue et a demandé d’ajouter des cours d’anglais au budget de son projet, estimant que la non-maîtrise de l’anglais et non la mauvaise qualité des services d’interprétation – était le véritable obstacle à sa pleine participation dans le domaine.
Les histoires de ce genre sont bien trop courantes parmi les professionnel.le.s non anglophones de la santé sexuelle et reproductive. En tant que professionnelle bilingue ayant consacré toute ma carrière aux projets en Afrique francophone, j’entends souvent ce genre d’histoires, mais celle-ci m’a particulièrement mis le feu aux poudres. Deux ans plus tard, un groupe de collègues africains francophones et moi-même avions publié un commentaire affirmant que la domination de l’anglais dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive est une tache aveugle collective (voici les versions anglaise et française).
L’hégémonie anglaise va à l’encontre de nos objectifs de décentralisation du pouvoir et nous empêche tous d’avancer. Le commentaire comprend également un appel à l’action : nous devons faire mieux.
Pathfinder International a entendu cet appel. Lorsque j’ai rejoint l’équipe en novembre 2024, j’ai déjà été impressionnée par l’engagement de l’organisation en faveur de l’inclusion linguistique. Nous opérons dans quatre langues officielles et disposons de systèmes permettant de mener des activités opérationnelles de routine dans ces langues.
J’ai également constaté une volonté de faire mieux. L’une des mesures prises récemment par Pathfinder a été l’organisation d’un webinaire le 8 avril, en partenariat avec la Conférence Internationale sur la Planification Familiale, le Partenariat de Ouagadougou, Jhpiego et Garabam Consulting.
« Qui n’a pas la parole ? Briser les barrières linguistiques dans le domaine des DSSR » a réuni un panel d’experts francophones et hispanophones en santé sexuelle et reproductive qui ont partagé des histoires personnelles sur la manière dont la dominance de l’anglais augmente leur charge de travail, aggrave leur santé mentale et éloigne notre secteur des populations que nous servons.
Le webinaire comprend également 10 recommandations clés pour une plus grande inclusion linguistique que vous pouvez intégrer dans votre travail dès aujourd’hui. Vous trouverez ci-dessous des conseils pratiques que vous pouvez appliquer à vos communications, à vos recherches et à vos événements.
10 actions pour promouvoir l’inclusion linguistique dans le secteur DSSR




Ces dix actions sont plus importantes que jamais, compte tenu de l’évolution rapide du financement des bailleurs santé sexuelle et reproductive et de la crainte croissante de laisser certains groupes de côté. Les non-anglophones sont particulièrement menacés, car leurs voix sont sous-représentées dans le débat mondial sur la voie à suivre. Personne ne sera parfait.e dans la mise en œuvre des dix approches. Mais toute action que nous pouvons entreprendre montre aux non-anglophones que nous les entendons et que nous apprécions leur expertise.
Êtes-vous prêt.e à relever le défi ? Pathfinder est prêt.
Si vous avez manqué le webinaire complet, vous pouvez accéder à l’enregistrement en anglais, en français et en espagnol. Vous pouvez également lire l’intégralité du commentaire sur lequel le webinaire était basé, publié dans Global Health Science and Practice en anglais et en français. Pour plus d’informations sur comment planifier des événements plus inclusif sur le plan linguistique, veuillez consulter la Liste de contrôle d’inclusion linguistique pour les événements, élaborée par l’un des coauteurs du commentaire.
Encore des questions ? Envoyez-moi un email à shani.turke@pathfinder.org et je vous mettrai en contact avec l’ensemble des coauteurs qui dirigent ce travail.
Recap, Reflections, and Resources from “Whose Voices Are Missing: Breaking Language Barriers in SRHR”
By Shani Turke, Senior Francophone Technical Writer, Pathfinder International
At an international sexual and reproductive health conference in 2022, a French-speaking researcher began his presentation with, “Je suis désolé, je parle français” (I’m sorry, I speak French).
Despite the conference promising interpretation services, the researcher learned five minutes before his presentation that interpretation was not working. As the only Francophone in a four-person panel, many Anglophone attendees left the room as he began his talk. Afterwards, a Francophone attendee turned to his colleague and requested that English classes be added to his project’s budget, seeing his inability to speak English—and not poor interpretation services—as the true barrier to his full participation in the field.
Stories like these are all too common among non-Anglophone sexual and reproductive health professionals. As a bilingual professional whose entire career has focused on Francophone Africa, I hear stories like these a lot, but this particular story lit a fire in me. Flash forward two years, and a group of Francophone African colleagues and I had published a commentary (English, French) asserting that English dominance in sexual and reproductive health was a collective blind spot. English hegemony runs counter to our goals of decentralizing power, and that it is holding us all back. The commentary also included a call to action: we must do better.
Pathfinder International heard that call. When I joined the team in November 2024, I was already impressed by the organization’s commitment to language inclusion. We operate in four official languages and have systems to support regular business operations in these languages.
I also saw a willingness to do better. One step Pathfinder recently took was co-sponsoring a webinar on April 8th, in partnership with the International Conference on Family Planning, the Ouagadougou Partnership, Jhpiego, and Garabam Consulting. “Whose Voices are Missing? Breaking Language Barriers in SRHR” featured a panel of Francophone and Hispanophone sexual and reproductive health experts sharing personal stories on how English dominance increases their workload, worsens their mental health, and distances our sector from the populations we serve.
The webinar also included 10 key recommendations for greater language inclusion that you can incorporate into your work today. See below for actionable guidance you can apply to your communications, research, and events.
10 Actions for Advancing Language Inclusivity in SRHR




These 10 actions are more critical than ever before, given rapid shifts in SRH donor funding and growing concern that certain groups will be left behind. Non-Anglophones are at particular risk because their voices are underrepresented in the global discussion about the way forward. No one will be perfect in implementing all ten approaches. But any action we can take demonstrates to non-Anglophones that we see them and we value their expertise.
Are you up for the challenge? Pathfinder is.
If you missed the full webinar, you can access the recording in English, French, and Spanish. You can also read the full commentary on which the webinar was based, published in Global Health Science and Practice in English and French. If you want more information on planning language inclusive events, please check out this Language Inclusion Event Checklist, developed by one of the commentary’s co-authors.
Still have questions? Email me at shani.turke@pathfinder.org and I will connect you with the full co-author group leading this work.